Immobilier

Bail commercial en 2025 : tout ce qu’il faut savoir avant de signer

Que vous soyez entrepreneur, artisan ou commerçant, signer un bail commercial est une étape décisive dans le développement de votre activité. En 2025, les règles encadrant ce contrat restent protectrices pour le locataire, mais elles impliquent aussi un certain nombre d’obligations et de points d’attention. Pour éviter les erreurs, voici tout ce qu’il faut savoir avant de vous engager.

Qu’est-ce qu’un bail commercial ?

Le bail commercial est un contrat de location conclu entre un propriétaire (le bailleur) et un exploitant (le preneur), pour un local utilisé dans le cadre d’une activité commerciale, artisanale ou industrielle.

Pour que le bail bénéficie du régime juridique spécifique des baux commerciaux, quatre conditions doivent être réunies :

  • Le contrat doit porter sur un local à usage professionnel, où s’exerce effectivement une activité.
  • Le locataire doit exploiter un fonds de commerce dans les lieux.
  • Il doit être immatriculé au RCS ou au RNE.
  • Le contrat, idéalement rédigé par écrit, doit préciser les droits et obligations des parties.

Durée minimale : le principe du bail “3-6-9”

La durée minimale légale est de 9 ans. Le locataire peut quitter les lieux tous les 3 ans (à la fin de chaque période triennale), à condition de respecter un préavis de 6 mois par lettre recommandée ou acte d’huissier.

Le bailleur, de son côté, ne peut généralement donner congé qu’à l’échéance des 9 ans, sauf faute grave du locataire ou clause résolutoire clairement définie dans le bail.

Mentions et annexes obligatoires

Le contrat de bail commercial doit obligatoirement contenir certaines mentions précises :

  • Durée du bail, droit au renouvellement, modalités de résiliation anticipée
  • Révision du loyer, régime de déspécialisation
  • Répartition des charges, taxes, impôts
  • Conditions de cession ou de sous-location
  • Dépôt de garantie, clauses résolutoires

À annexer impérativement au contrat :

  • Un état des lieux d’entrée
  • Un DPE (diagnostic de performance énergétique)
  • Un état des risques naturels et technologiques de moins de 6 mois
  • Une liste des charges et travaux des 3 dernières années et à venir
  • Une annexe environnementale pour les surfaces supérieures à 2 000 m²

Loyer, charges et révision en 2025

Le montant du loyer est librement fixé entre les parties, mais peut être révisé tous les 3 ans ou selon une clause d’indexation.

Depuis la loi Pinel, la répartition des charges est encadrée : certains travaux ne peuvent plus être mis à la charge du locataire. Le bail doit détailler précisément qui paie quoi : impôts locaux, frais d’entretien, gros travaux…

Ce qui change en 2025

Plusieurs évolutions réglementaires et jurisprudentielles sont à prendre en compte cette année :

  • Expérimentation des Tribunaux des affaires économiques (TAE) à partir du 1er janvier 2025
  • Renforcement du droit de préférence du locataire en cas de vente du local
  • Simplification envisagée du paiement du dépôt de garantie et de certaines clauses complexes
  • Nouvelles précisions jurisprudentielles sur l’inventaire des charges
  • Application étendue de la résiliation par simple notification (article 1226 du Code civil)

Ces évolutions visent à clarifier les obligations du bailleur et à protéger davantage les intérêts du locataire.

Renouvellement et fin du bail

Le locataire peut résilier à chaque échéance triennale, avec un préavis de 6 mois. Le bailleur ne peut résilier que tous les 9 ans (hors manquements graves ou clauses spécifiques).

En cas de non-renouvellement, le bailleur doit verser une indemnité d’éviction, sauf exceptions (reprise pour habiter, faute grave du locataire…).

À ne pas négliger avant signature

Voici les points de vigilance à garder en tête :

  • Destination des lieux : elle doit correspondre exactement à votre activité réelle.
  • Répartition des charges : exigez un inventaire détaillé dès la signature.
  • Clauses résolutoires : lisez-les attentivement, elles peuvent entraîner la résiliation immédiate du bail.
  • Sous-location et cession : vérifiez que vous conservez une marge de manœuvre suffisante.
  • Sortie des lieux : anticipez les modalités de restitution et d’état des lieux de sortie.

À retenir avant de vous engager

Signer un bail commercial, c’est s’engager sur plusieurs années. Ce contrat impacte directement la stabilité de votre activité. En 2025, le cadre juridique évolue vers plus de transparence, mais la complexité demeure. Mieux vaut prendre le temps d’analyser chaque clause, de s’entourer de professionnels compétents, et de négocier les conditions qui sécurisent vos intérêts. Une lecture attentive aujourd’hui vous évitera bien des complications demain.